Les effacés - Virtus

Qu'est-ce qui fait que la nuit nous attire à sortir du lit et à fuir le sommeil comme d'un acte accompli ?

Après un petit cycle, un petit tour à rôder sur des lieux repérés pour tenter d'y cueillir les lumières et leurs ombres. La série des effacés se poursuit. Il y a déjà une bonne quarantaine d'images montées et maquettées, cinq-six en stock prêtes à rejoindre la horde et au moins une dizaine en jachère dont les décors et les corps ne s'accordent pas encore. Il restait à réaliser une poignée de prises de vue d'espaces pour compléter ce panorama d'errance, pour balayer ces lieux anonymes où glissent ces ombres qui ne cessent de jaillir au devant de mes déplacements. Cette petite insomnie aura peut-être permis de les saisir, même s'il en manque encore au moins deux. Ce sera plus tard, c'est déjà plus loin, la prise de vue s'organise parfois comme une expédition...

Pourtant, ils sont bien là, quasiment au quotidien à (me) tirer sur leurs marges.

Pourtant, l'actualité nous les rend présent, enveloppés dans une expression romaine : Mos Maiorum, « les mœurs des Anciens ». Derrière elle se cache une nasse que certains qualifient par avance de rafle. Une chasse aux errants emballée pudiquement dans une « politique migratoire » européenne à l'heure où les fusils sortent dans les bois et les champs...

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