Les effacés #55
- Laurent Desert
- 9 oct. 2016
- 2 min de lecture

Je finis.
#55 aéroport de Malaga.
Nous arrivions. Comme à chaque fois, découvrir un nouvel endroit passe par découvrir un nouvel aéroport et, donc, suivre les indications qui mèneront, dans l'ordre, du débarquement aux bagages puis à la sortie vers un autre moyen de transport jusqu'au lieu où nous poserons nos valises.
Entre ces deux premières étapes, au détour d'un virage, cet espace vide, vide à l’exception d'un chariot abandonné. Juste le temps de sortir l'appareil, de cadrer et de déclencher. Deux fois. Puis les passagers suivants sont apparus, la foule a repris l'espace. Je finis presque là où cela avait commencé. Avec des avions. Il y eut ce fait divers. Un corps retrouvé dans un jardin. Congelé. Tombé d'un avion, à l'ouverture des trains d’atterrissage où cet humain s'était réfugié pour fuir son pays. Puis d'autres. Les mêmes circonstances, les mêmes causes, les mêmes effets. Puis il y eut des incendies, des murs, des cris, des vagues et des corps en fuite, encore et encore. Mêlés aux flux de tous ces humains en quête d'ancre ou de reconnaissance, d'identité ou d'un peu d'humanité.
La boucle est sans fin.
Si cette série trouve maintenant un terme, cette fin n'a cessé d'être provisoire entre 2009 et aujourd'hui. Elle se compose désormais de plus de 70 montages, 65 exploitables pour une présentation à venir. Il reste à en sélectionner une cinquantaine pour composer, in fine, un livre. Je laisserai ce soin à ceux qui voudront bien se prêter au jeu de l'écriture. Je propose le tout et nous ne garderons que celles qui seront/seraient accompagnées de mots... La prochaine étape se jouera donc avec un imprimeur pour donner une forme présentable à ce corpus, forme qui sera soumise à la liste de contributeurs envisagés et à ceux qui voudront bien participer.



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